La collecte des formes anciennes depuis le XIe siècle permet de percevoir l’évolution du nom du village. En remontant le temps, on trouve successivement Ludron au XIe siècle, Lurron en 1386, Leuron en 1426, Lieuron au XVIe siècle. Cette dernière graphie, selon Marc Déceneux, historien et spécialiste de l’art sacré, dévoile sa racine primitive ; il s’agit du vieux-breton Ludre (Leuzre en moyen-breton), désignant un lieu marqué par la présence de mégalithes, suivi d’un suffixe diminutif.
Aucun monument mégalithique n’existe plus autour du village. Le contexte archéologique laisse toutefois entrevoir une occupation très ancienne du lieu ; la voie romaine de Rennes à Rieux traversait le territoire de Lieuron du nord-est au sud-ouest et deux établissements gallo-romains (à la Filiais et au Plessis Anger) ont été détectés par les prospecteurs. Le village lui-même était, dès avant 1338, le centre d’une paroisse, détachée à une date inconnue de la grande paroisse primitive d’Anast (aujourd’hui Maure-de-Bretagne).
LIEURON est cité pour la première fois en 1338 à propos de son Eglise, mais le manoir de La Villenouveau permet de penser que le site est occupé à l’époque romaine. Les seigneurs du Plessis-Anger y ont un droit de litre. La haute justice de la seigneurie du Bois-au-Voyer en Maure s’exerce dans le bourg. Quatorze manoirs étaient autrefois répartis sur la commune. La 4 mars 1790, la France est divisée en 83 départements et l’Ille et Vilaine en 9 districts. LIEURON devient alors commune et demande à ce que le district soit transféré à Lohéac. Pendant la Révolution, les réquisitions de froment, de seigle et de bétail, la constitution civile du clergé et la présence des troupes à Lohéac et à Redon laissent la population passive, voire hostile. Un chargement de blé est venant de Pipriac est détourné au profit des Chouans vers 1795. De nombreuses caches de prêtres réfractaires sont signalées dans la région.