Le patrimoine architectural

Globalement, le patrimoine bâti présent dans les hameaux et écarts est encore de grande qualité et progressivement réhabilité. Il est caractérisé par des longères et de grands alignements en schiste. En parcourant le territoire, on peut également observer quelques éléments de petit patrimoine tels que d’anciens fours ou d’anciens poulaillers.

  • Le manoir du Plessis-Mahé (XVI-XVII siècle): Les Plesses désignent un endroit entouré de plesses ou de tiges quelques fois vivantes et entrelacées qui sont reconstituées au musée de Cardiff. Le terme ne s’applique qu’à une maison noble avec ses systèmes de défense et ses douves, avant l’édification de murailles en maçonnerie. La porte et son ornement avec fronton, ses fenêtres et sa tour arrière nord abritant l’escalier datent du début du XVIIème siècle. A l’intérieur, une cheminée à colonnettes en applique possède un manteau sans armes.
  • Le manoir des Epinais (XVI-XIX siècle):  Le bâtiment à étage est doté d’une porte en ogive adoucie ou en forme de mulon, fréquente dans la région, accompagnée au rez-de-chaussée de deux fenêtres dont l’une est devenue une porte.  Au premier étage, une fenêtre conserve son imposte en pierre, et la deuxième ses piédroits d’origine.
  • Le manoir du Meslouer (XVI-XIXème siècle): Cette grande maison à étage comprend une cheminée en mur gouttereau.
  • La manoir de la Mouraudais (XVII-XIXème siècle): Près de la route, devant la cour, se trouve un chêne dont la base mesure 10 mètres de circonférence. A l’intérieur de ce manoir, une cheminée est ornée de corbelets en bois curieusement chantournés. Des pierres en réemploi se trouvent encore dans les nouveaux murs.
  • Le manoir de la Garenne (XVIII-XIXème siècle): La symétrie et la régularité des ouvertures font penser au XVIIIème siècle, mais peu pentue est caractéristique du siècle suivant. La chapelle, restaurée en 1928, a été détruite lors de la seconde moitié du XXème siècle.
  • Le château du Plessis-Anger (XIXème siècle): le château-blanc, situé en éperon dans le lit de la rivière, est démoli au XIVème siècle. Ses matériaux servent à construire un second château, ruiné dès 1545. Il est remplacé par cette construction souvent désignée comme pavillon de chasse en raison des nombreux trophées et sculptures d’animaux figurant en pierre blanche dans les clefs des ouvertures. Dans le bois se trouvent les vestiges des anciennes douves et les bases des quatre tours d’angle. Le château, construit par les Anger, juveigneurs des seigneurs de Lohéac, possède un colombier et une chapelle. Une tour coiffée d’une poivrière, est ajoutée au XXème siècle.

Le patrimoine religieux

  • L’Eglise Saint-Melaine, citée pour la première fois en 1338, est reconstruite au début du XIXème siècle. Elle est dotée d’un porche sud à croupe dont les deux parois latérales sont en maçonnerie et abrite un bénitier à macarons. Au XVIIème siècle, les armes des seigneurs du Plessis-Anger sont représentés sur la maîtresse-vitre. Le portail est en plein cintre avec des claveaux disposés selon la manière locale. Les murs gouttereaux présentent des alternances de plaques de schistes anormalement longues et de moellons.
  • La Croix du Placître:  Cette croix, située au pied de l’église est classée monument historique depuis 1908. Le Christ est protégé par un toit en bâtière. Au verso, une vierge et quatre personnages encadrent un fût octogonal. Une inscription gothique, placée en spirale autour du fût, est séparée des personnages sculptés. L’exécution des saints, avec leurs lèvres minces, leurs yeux globuleux et leur attitude figée est une référence aux représentations du Moyen-Age.
  • La Chapelle Notre Dame des 7 douleurs: La Croix-Bouëxic, ou Croix Bouessée, désigne des endroits anciennement païens, et christiannisés depuis. Le toponyme atteste de l’ancienneté de ce lieu de culte. Dans cette chapelle de pelerinage de style néogothique se déroule tous les ans un pardon. Au dessus du porche sud, une pierre de tuffeau en forme de blason porte au centre un chœur enflammé, symbole de charité, surmonté de l’inscription: “Mère des douleurs priez pour nous”.
  • De nombreuses croix de chemin sont disséminées sur le territoire communal. On les retrouve aux hameaux des Clôtures, de la Contais, de la Croix Moison, de la Croix Renaudin, de la Guénerais, du Plessis-Mahé…

Les sites archéologiques

  • Quatre sites archéologiques ont été recensés sur la commune de LIEURON. Il s’agit pour deux d’entre eux de gisements de surface de l’époque gallo-romaine, pour un autre d’un ensemble d’enclos dont l’époque n’a pu être déterminée et le dernier de haches polies datant du néolithique. Ils sont situés au Plessis-Anger, à Courbouton, au hameau de la Filliais et au Clos Chénériot.

Historique de la commune

La collecte des formes anciennes depuis le XIe siècle permet de percevoir l’évolution du nom du village. En remontant le temps, on trouve successivement Ludron au XIe siècle, Lurron en 1386, Leuron en 1426, Lieuron au XVIe siècle. Cette dernière graphie, selon Marc Déceneux, historien et spécialiste de l’art sacré, dévoile sa racine primitive ; il s’agit du vieux-breton Ludre (Leuzre en moyen-breton), désignant un lieu marqué par la présence de mégalithes, suivi d’un suffixe diminutif.

Aucun monument mégalithique n’existe plus autour du village. Le contexte archéologique laisse toutefois entrevoir une occupation très ancienne du lieu ; la voie romaine de Rennes à Rieux traversait le territoire de Lieuron du nord-est au sud-ouest et deux établissements gallo-romains (à la Filiais et au Plessis Anger) ont été détectés par les prospecteurs. Le village lui-même était, dès avant 1338, le centre d’une paroisse, détachée à une date inconnue de la grande paroisse primitive d’Anast (aujourd’hui Maure-de-Bretagne).

LIEURON est cité pour la première fois en 1338 à propos de son Eglise, mais le manoir de La Villenouveau permet de penser que le site est occupé à l’époque romaine. Les seigneurs du Plessis-Anger y ont un droit de litre. La haute justice de la seigneurie du Bois-au-Voyer en Maure s’exerce dans le bourg. Quatorze manoirs étaient autrefois répartis sur la commune. La 4 mars 1790, la France est divisée en 83 départements et l’Ille et Vilaine en 9 districts. LIEURON devient alors commune et demande à ce que le district soit transféré à Lohéac. Pendant la Révolution, les réquisitions de froment, de seigle et de bétail, la constitution civile du clergé et la présence des troupes à Lohéac et à Redon laissent la population passive, voire hostile. Un chargement de blé est venant de Pipriac est détourné au profit des Chouans vers 1795. De nombreuses caches de prêtres réfractaires sont signalées dans la région.

Diaporama

Galerie photo